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Introspection

Lucidiot Réflexions 2017-07-26
La documentation utilisateur de Lucidiot lui-même.


J'ai décidé sur un coup de tête, à quatre heures du matin, tout en écrivant mon article sur l'inventaire mental, d'écrire un article beaucoup plus introspectif décrivant un peu mieux comment je me comporte, et dont j'aurai probablement honte à l'avenir — vous comprendrez plus bas pourquoi. Cet article sera d'ailleurs probablement une ode à certains de mes amis ou de simples connaissances, ou tout simplement de n'importe qui ayant été en contact avec moi.

Depuis que j'ai commencé à grandir mentalement et depuis plusieurs changements majeurs dans ma vie, notamment aux niveaux social et familial, j'ai commencé à véritablement comprendre comment je fonctionne, ou plutôt comment je me comporte socialement. Et bien que je connaisse toutes mes faiblesses, je reste parfaitement incapable de les soigner.

Partons du principe le plus simple : je réfléchis trop. Je réfléchis trop à absolument tout.

Dans mon enfance, on ne m'a souvent pas fait comprendre que j'avais la liberté de réfléchir, et par conséquent bien souvent ce sont d'autres personnes qui ont pris les décisions à ma place. De par ma timidité, ma peur d'échouer, de ne pas correspondre aux attentes des autres, et qui me valent ce statut de « maturité » depuis l'école primaire, puisqu'on aime toujours les élèves calmes, qui obéissent sans broncher et qui acquiescent toujours, peu importe si la décision prise à leur place leur plaît ou leur est d'un quelconque bénéfice, ma réponse principale aux questions est « comme tu veux, » lorsque ce n'est pas un simple haussement des épaules.

Par conséquent, à présent, je ne sais pas prendre des décisions. Lorsqu'on me demande par exemple de choisir entre plusieurs desserts, si je choisis spontanément, je regrette toujours. Pour qu'une décision ne me soit pas regrettable, il me faudra prendre en compte énormément de paramètres dans ma tête, comme les tâches que ça pourrait me faire sur le visage (et qui auraient tendance à énerver ma famille par exemple), la « difficulté » de le manger (au vu de ma constante maladresse) et tout simplement mon envie. Comme je l'ai dit, je réfléchis trop. Mais il y a une autre manière pour m'éviter de regretter, et c'est là que l'ode aux connaissances d'Internet entre en jeu.

Depuis que j'ai acquis une autonomie suffisante pour pouvoir sortir seul sans qu'ils ne fassent une battue dans le quartier pour me retrouver si je ne suis pas encore rentré cinq minutes après l'heure prévue, la vie quotidienne s'est drôlement compliquée avec mes parents. Je préfère de loin passer les détails qui causent ce phénomène, mais disons simplement que lorsque je ne fais rien, je me fais engueuler parce que je ne fais rien, et lorsque je fais quelque chose, je me fais engueuler parce que je ne le fais pas correctement, y compris lorsque je le fais correctement. Amusant, n'est-ce pas ?

Ce n'est en tous cas pas très amusant pour moi. Ça va souvent bien au-delà de la simple engueulade de parents ou de la période de crise d'adolescence ; ça va au point que je me sente tellement rabaissé que j'aie perdu toute confiance en moi-même, toute estime de moi-même, que je me recroqueville complètement et que je me retrouve définitivement bloqué à ce stade d'indécision constante, de laisser-faire, d'influençabilité. C'est presque comme un syndrome de Stockholm finalement.

Ça me rend extrêmement manipulable, partout, tout le temps et par n'importe qui. Presque toutes mes opinions peuvent être modifiées du jour au lendemain simplement en ayant l'air suffisamment convaincant, ou en s'imposant dans une position de supériorité sociale ou hiérarchique par rapport à moi. Si quelqu'un ayant plus d'amis, mieux vu par le groupe dans lequel je me trouve, ou tout simplement dans une position supérieure à la mienne comme un professeur, me dit de faire ou de ne pas faire quelque chose, j'exécuterai probablement.

Cependant, je commence lentement à remonter la pente, en tous cas dans toutes les relations n'impliquant pas ma famille et où je ne suis donc pas dans une impasse. Je me suis depuis plusieurs années réfugié sur Internet, me forgeant des contacts, des relations avec lesquelles je suis souvent largement plus proches que toutes mes relations IRL. Ces contacts me font parfois comprendre que je ne suis pas seul dans ma situation ou dans certaines de mes passions parfois inhabituelles. Mais le plus important est qu'ils influencent très fortement mes émotions.

Comme je l'ai dit, je suis très influençable et vulnérable. Mais si un ami me complimente, me montre que ce que je fais lui plaît ou l'intéresse, je reprends immédiatement confiance en moi. Cependant, si je commets une erreur devant un ami, aussi infime qu'elle soit, je vais m'en souvenir des années après et toujours autant culpabiliser, sans jamais me le pardonner à moi-même, même si l'ami me le pardonne ou l'a tout simplement oublié.

Et je trouve alors généralement un refuge en écoutant tout simplement de la musique épique ou joyeuse, préférablement en instrumental, et en courant partout dans ma chambre[^1], me plongeant dans un monde fantaisiste où tout va bien, où je ne suis pas rabaissé et au contraire suis apprécié. Je ressens une permanente frustation et une incapacité à me concentrer si je ne cours pas au moins un bon quart d'heure par jour, et c'est très probablement lié à mon TDA/H.

Par conséquent, j'édite notamment cet article pour tout simplement remercier un bon nombre de personnes, qu'elles soient presque perdues de vue, cachées derrière des pseudonymes, ou qu'elles n'aient peut-être même pas connaissance de l'existence de site, tout simplement pour réussir à supporter mon humour horrible, mon manque cruel de culture générale, de sens pratique, mes hobbies atypiques et mon autoflagellation permanente.


Commentaires

Spi, 2017-07-28

Je pense que beaucoup de gens se reconnaîtront dans ta description. ^^
Mais si ça peut te consoler, rappelle-toi que : https://www.youtube.com/watch?v=Do61etbvpa4