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Aux racines de l'addiction

Lord Vlad Réflexions 2018-03-15
Exercice de pensée


Je ne suis accro à rien. Je ne cautionne aucune drogue, je ne gaspille ni mon temps ni mon argent pour des choses qui ne peuvent qu'obscucir l'esprit. Certains trouvent que j'ai bien raison et que c'est une grande force d'esprit, d'autres que je manque quelque chose et que je ne sais pas m'amuser. Quand j'ai un jour répondu aux questions de quelqu'un qui ne peut pas en dire autant, il m'a répondu un truc du genre, que je n'assumais pas, mais que j'étais en réalité accro à l'eau, l'air et la nourriture. Il aurait pu dire la même chose du sommeil ou des vitamines.

Ridicule n'est ce pas ? Et pourquoi ? Qu'est ce qui fait dire instinctivement que l'on ne peut être accro qu'à des drogues, ou du moins à ce que notre cerveau considère comme une drogue. On peut être accro par exemple au cola zéro, aux cacahuètes ou au saucisson, bien au delà du besoin de subsistance, cela relève plus du conditionnement pavlovien que de la dépendance chimique, mais il y a bien une dépendance.

Peut on dire que quelqu'un qui ne boit que de l'eau et sans excès et qui mange une nourriture saine et diverse, sans excès, est accro à l'eau, l'air et la nourriture ?

Parce que retirez un seul de ces éléments, et il aura des signes de manque, plus communément appelé faim, soif et asphyxie, qui peuvent assez rapidement aller jusqu'à la mort. Se noyer est une overdose d'eau, l'obésité et la mort qui s'en suit est une overdose de nourriture et l'hyper ventilation est une overdose d'air, quoi que l'on ne meure pas facilement de la dernière.

Toute l'humanité ne serait donc qu'un tas d'accros à des drogues insoupçonnées ? De notre naissance à notre mort, dépendons nous de substances addictives pour nous tenir en vie ? Les drogues considérées comme telles ne sont elles finalement que des versions plus dures de celles que nous voyons comme vitales ?

J'ai longtemps été bloqué à ce stade à chercher la raison de l'évidente contradiction entre mon sentiment et du raisonnement que je viens de terminer. Enfin j'ai trouvé une solution.

Donnez à un fumeur une cigarette qui brûle pareil, mais sans nicotine, pour le geste et un calmant léger, pour l'effet. Disons que vois trouvez les doses parfaites pour ce fumeur et qu'il a exactement l'effet d'une cigarette fumée comme à son habitude, sauf, qu'il n'aura pas eu de nicotine. Est ce que ce fumeur sera satisfait de ce remplacement ? Probablement que non. Cela calmera son anxiété, mais pas le besoin de nicotine.

Supposons maintenant que vous pouvez créer une substance qui remplace fonctionnellement le dioxygène. C'est parfaitement impossible, mais imaginons. Si donc, vous pouvez survivre et respirer sans oxygène, allez-vous souhaiter encore respirer de l'oxygène ? Je pense que la réponse est non et je pense que là est la différence entre une dépendance fonctionnelle et une drogue.


Commentaires

happydaddyfr, 2018-03-22

Belle analyse !

J'aime bien ta façon de répondre à cette question et elle me semble tout à fait cohérent.