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Sigma Star Saga

Lord Vlad Critique 2018-03-26
Critique de jeu sur GBA


Sigma Star Saga est un jeu Gameboy Advance développé par Wayfoward Technologies, qui a aussi notablement publié Shantae et qui se fait manifestement plus de soucis d'avoir des personnages féminins mémorables qu'un bon jeu.

Le jeu est un RPG shooter, la navigation se fait sur une carte en vue dessus, dans laquelle vous pouvez explorer avec votre personnage, le très sympathique Recker (ce qui signifie casseur, si mes calculs sont exacts). Tout en vous défendant d'une horde de monstres pour suivre le chemin du scénario et en trouvant des objets de valeur, particulièrement des puces qui vous permettront d'avoir plus de types de tirs, dans la partie combat qui se fait en shooter classique vue de côté. Vous voyez votre vaisseau de côté, les ennemis arrivent généralement par la droite, vers laquelle l'écran défile alors que vous les détruisez sans pitié.

Le jeu après une courte introduction au scénario, qui dit pour faire court que des aliens appelés Krills ont attaqué la terre il y a quelques années et l'ont presque détruite, qui vous attaquent de nouveau, mais que cette fois, vous êtes prêt. Vous êtes le chef de l'élite des pilote de la terre à bord des meilleurs engins qui soient, l'escadron Sigma, et dans votre petit vaisseau, vous devez avec des armes basiques et par vos seules compétences passer le premier niveau. Après une vingtaine de tentative, à moins que vous soyez un dieu aux shooters aux réflexes surhumains, vous accédez enfin à la partie RPG, puisque votre personnage rentre à la base et va faire son rapport. Vous vous retrouvez finalement à devoir infiltrer les Krills et pour la faire courte, vous voilà rentré dans le jeu à proprement parler, faire le larbin pour des aliens bleu-gris, dans diverses bases.

La tâche principale est d'aller sur la planète autour de laquelle orbite votre base et tout en étant, comme pour les classiques rencontres aléatoires d'un RPG, téléporté à l'intérieur de divers vaisseaux pour combattre un certain nombre d'ennemis avant de retourner à la surface poursuivre votre exploration. D'une part, ces combats à l'exception de quelques uns, sont très appréciables, la difficulté est bien croissante, et l'on se retrouve rarement coincé à un niveau. Les seuls hics de ces parties qui font la majeure partie du jeu sont la maniabilité des gros vaisseaux, qui se retrouvent parfois à devoir manœuvrer dans des espaces exigus où les vaisseaux plus petits ont déjà peine à passer. À noter que les murs seront vraiment vos pires ennemis, étant donné qu'ils vous endommagent plus qu'absolument n'importe quoi d'autre sinon les boss. Aussi certains mini-boss difficiles à vaincre quelque soit l'arme utilisée, standard ou personnalisée... et un bug dans l'avant-dernier monde qui vous bloque à jamais dans un niveau déjà fini. C'est en soi assez rare d'avoir un bug notable dans un jeu Gameboy Advance. Ensuite, on peut regretter le petit nombre de niveaux aléatoires, qui sur une même planète, vous donneront rapidement l'impression de se répéter. Enfin, certains se plaindront de l'apparent manque de moyen de les éviter, mais ils ne sont juste pas assez malins pour avoir remarqué que l'utilisation de certains objets en mode RPG évite les rencontres aléatoires, si l'on veut bien se donner la peine de les utiliser, ce qui est un mal pour un bien, le seul problème objectif étant de n'avoir ces objets qu'en fin de partie.

Les puces d'amélioration des cannons récoltées tout au long de la partie permettent une énorme variété d'armes utilisables, puisque trois types sont disponibles et chaque joueur trouvera sa préférence dans une certaine combinaison des trois. Les cannons qui tirent dans plus de directions en même temps tirent moins vite que les cannons monodirectionnels, mais ils ont aussi plus de chance de toucher l'ennemi. Les munitions qui ont moins d'effets sont généralement moins puissantes que celles qui en ont, mais plus utilisables et moins hasardeuses. Enfin, les effets à l'impact sont tous relativement utiles, il faut juste trouver son favori. Certaines seront complètement inutiles à la majorité des joueurs et l'on déplore vite de n'avoir qu'un set personnalisé à la fois et les armes standards du vaisseau, pour utiliser des armes différentes de manière plus occasionnelle. On ne peut aussi tester ses armes qu'en combat réel, ce qui demande d'être près d'un point de sauvegarde pour ne pas perdre de progression si l'on essaie une mauvaise combinaison, mais ce n'est pas un désavantage majeur non-plus par rapport à la plupart des shooters où les armes changent très vite dès qu'un bonus est attrapé et redeviennent normales après la perte d'une vie, ou un tir ennemi.

Les personnages sont intéressants, surtout les personnages féminins, diraient certains, mais je dirais le contraire, justement. Les deux personnages féminins principaux ne sont pas vraiment mauvais, mais un peu dérangeants, surtout du fait de leur presque nudité. Sérieusement, que l'on m'explique pourquoi les Krills mâles sont en armure complète et les femelles en bikini, si c'est une espèce forgée par ses conditions de vie difficiles... Et pourquoi Scarlet s'habille si peu alors qu'elle est originellement rencontrée sur une planète où il neige constamment ? C'est de la neige tiède ? Sérieusement, ces personnages ont besoin d'une retexture... Sans être prude, on peut bien voir que ça n'a pas d'autre raison d'être que d'essayer de plaire à un certain public masculin. Au final, leurs personnalités ne sont pas trop mauvaises, et elles évoluent pas trop mal au cours du jeu, outre que Scarlet n’apparaît qu'après deux tiers, ce qui laisse peu de place pour l'évolution. Au final, ce jeu aurait été mieux s'ils n'avaient pas essayé d'y inscrire un triangle amoureux sans queue ni tête, là où de l'amitié et de la camaraderie auraient suffit. Assez étonnamment, à mon sens, ce sont les commandants, les soldats lambda et d'autres personnages nommés qui sauvent l'honneur pour les personnages. Niveau design, les Krills mâles sont très intéressants et l'on regrette que les femelles ne leur ressemblent pas plus, par cohérence.

L'univers est assez chouette et la technologie des Krills fait rêver, on apprend très vite que presque le moindre objet qu'ils utilisent est un être vivant lourdement modifié génétiquement pour servir leurs besoins. De leurs vaisseaux à leurs armures, armures appelées parasites qui servent d'interface avec le reste de leur technologie et les colle comme une seconde peau. Vers la moitié du jeu, vous obtenez une arme Krill, qui consiste en un palet, manifestement vivant, que l'on propulse du pied sur un ennemi, qui l'explose systématiquement en un coup et est la plus puissante arme du jeu dans sa partie RPG. Vous obtiendrez aussi des ailes et pour ne pas faire de spoiler, je ne révélerai pas la blague qui les entoure, mais c'est aussi bien trouvé.

Enfin, le scénario est imprévisible, rempli de trahisons et de retournements de situation, inattendus, sans grosses incohérences (sinon les tenues des femmes) et qui raconte une histoire intéressante de ce double-agent qui finalement découvre tout ce qui se trame et sauve le monde au risque de sa propre vie. Il n'y a pas de gentil et vous-même n'hésitez pas à tuer quiconque se met en travers de votre route, pour survivre et venger vos compagnon de l'escadron Sigma. Vous ne saurez jamais trop à quoi vous attendre et une bonne partie des personnages finira flottant sans vie dans le vide de l'espace. Le bonus là dedans ce serait les possibles différentes fins, plus ou moins mauvaises et la possibilité de recommencer en gardant les puces qui changent vos attaques.

D'ailleurs, c'est un jeu qui a assez bien saisi le truc des différentes fins. Pour faire simple, les fins ne dépendent pas de compétences folles, si vous êtes assez doués pour finir le jeu, vous l'êtes assez pour obtenir toutes les fins sans problème. Mais ce n'est pas non plus comme si les fins étaient simplement accessibles par une option dans un dialogue, les fins reflètent vos actions, des actions qui mènent assez logiquement à ce résultat et qui doivent être accomplies avec ce résultat en tête. Le seul hic est donc que les fins en elles-mêmes sont fort similaires.

Au final, le jeu est possiblement un des shooters les plus accessibles de la console, niveau difficulté, même s'il faut déjà une certaine expérience pour le finir sans mourir au moins une fois, sans compter les quelques niveaux buggés et impossibles. Il tire le meilleur du RPG, l'exploration et un bon scénario, sans en prendre le pire, comme le farming, ou les rencontres aléatoires vraiment envahissantes. Le contexte, l'histoire et les personnages ont tous quelque chose d'intéressant. Donc un jeu à essayer.


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