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Ce moule

Lucidiot Pseudo-science 2018-04-17
Étude de la surconsommation mondiale d'un énième féculent.


Consommation mondiale

Que se passerait-il donc si l'intégralité de la population consommait 900 grammes de semoule par jour ? En 2017, la population mondiale était estimée à 7 550 262 000 personnes1. Cela ferait donc 6 795 235,8 tonnes de semoule par jour, ou 2 481 959 875,95 tonnes par an. Les magasins les plus chers de France proposent de la semoule à 7,76 € par kg, soit 19 260 008 637 372 €, ou 19,26 téraeuros par an. En 2016, l'État français a fait 404,6 milliards d'euros de recettes2, on aurait donc besoin de 47,6 ans de recettes de l'État pour nourrir la planète chaque année.

Conséquences économiques

Et pourtant, ça ne causera probablement pas de crash économique ou de dépenses supplémentaires, en tous cas pas à première vue. Il faut tenir du compte du fait que la population ne mangera que de la semoule, et plus rien d'autre, et donc causera un effondrement d'à peu près toutes les autres filières alimentaires. Pour cela, on va faire une comparaison de ces 19.26 téraeuros annuels avec le montant dépensé chaque année par l'intégralité de la population.

D'après l'USDA3, en 2016, chaque être humain a dépensé en moyenne 1600 dollars américains, soit environ 1400 euros par personne et par an en nourriture. On en déduit alors un coût total de 10,57 téraeuros par an pou nourrir toute la population. Cela multiplie donc presque par deux le coût total de la nourriture sur Terre. Cependant, il y a plusieurs éléments qui influencent nos calculs :

Afin de résoudre tous ces problèmes, nous allons faire simple : Supposer que toute la population se comporte comme le pays qui dépense le plus en nourriture, c'est-à-dire comme les habitants de Hong Kong, qui paient 4 423 dollars par personne et par an en nourriture, soit 27.06 téraeuros par an pour la population mondiale. On résout ainsi tous nos problèmes en même temps, en utilisant des dépenses outrageusement élevées dans un pays riche et où les gens peuvent se nourrir, ce qui est donc à l'échelle de nos prix. On constate alors une baisse effective du coût de l'alimentation.

Conséquences environnementales

Ne consommer que de la semoule devrait en fait grandement contribuer à la préservation de l'environnement : l'ensemble de la filière animale, très fortement polluante, n'existera presque plus, il n'y aura plus que des cultures de blés partout, et il devrait être possible de limiter la mondialisation puisque tout le monde fait du blé. Toute la culture de blé ne sera plus destinée qu'à la consommation humaine.

On va tout de même essayer de vérifier l'impact de cette production de semoule comme jamais vu auparavant. En France, en 2017, on a utilisé 582 815 tonnes de blé pour produire 464 560 tonnes de semoule4, on obtient un ratio de 1,255 kg de blé pour 1 kg de semoule. Par conséquent, on a besoin de produire 3 113 749 451.31 tonnes de blépar an. En 2012, en France, on produisait 5.45 tonnes de blé par hectare5. On aurait donc besoin de 571 330 174.6 hectares de champ de blé pour produire notre semoule, soit 5,71 millions de kilomètres carré. Cela ne représente en fait que 8 % des terres agricoles actuelles.

En termes d'impacts environnementaux, on peut donc dire qu'on réduit à néant la pollution émise par l'agriculture, si on ne compte pas l'industrie agroalimentaire et le transport. On est donc plutôt bons. De plus, économiser 62 millions de kilomètres carré, qui pourraient être utilisés pour restaurer un peu la nature ou agrandir des villes, ça peut toujours servir.


  1. United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division (2017). World Population Prospects: The 2017 Revision, paru le 21 juin 2017, consulté le 17 avril 2018. ↩︎

  2. INSEE, Les comptes de la Nation en 2016, 3.2 Dépenses et recettes des administrations publiques, 3.203 Dépenses et recettes de l'État (S1311), 30 mai 2017, consulté le 17 avril 2018. ↩︎

  3. United States Department of Agriculture, Economic Research Service, Expenditures on food and alcoholic beverages that were consumed at home by selected countries, 2016, consulté le 17 avril 2018. ↩︎

  4. Comité Français de la Semoulerie Industrielle, La filière Semoule, Pâtes & Couscous : Chiffres clés 2017, consulté le 17 avril 2018. ↩︎

  5. Commission Européenne, Crop monitoring in Europe: MARS Bulletin Vol. 21 No. 7 (2013), consulté le 17 avril 2018. ↩︎


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