lucidiot's cybrecluster

Spécifications d'un humain

Lucidiot Pseudo-science 2017-11-23
Un cyborg répondant exactement à la structure de notre corps.


Disque dur

Dans l'article What is the Memory Capacity of the Brain? publié dans Scientific American, Paul Reber, un professeur de psychologie, explique que si chaque neurone stockait une seule donnée, on n'aurait que quelques gigaoctets ; mais le cerveau se réorganise et les neurones s'influencent les uns les autres, ce qui augmente l'estimation à 2.5 pétaoctets.

Les vitesses de lecture et d'écriture de la mémoire à long terme sont difficiles à déterminer ; un souvenir peut se constituer d'une vidéo, de sentiments, de pensées, et de tous nos sens : odorat, goût, toucher, douleur, température, position des membres, etc. Si on considère un souvenir qui contiendrait toutes ces informations, on pourrait en arriver à plusieurs centaines de mégaoctets par seconde en lecture et en écriture, on peut donc considérer que c'est un SSD, puisque les SSD actuels atteignent 500 mégaoctets par seconde.

Mais il reste encore une dernière forme de mémoire : l'ADN. On peut considérer qu'il est le code du système d'exploitation, et qu'on l'a stocké sur une partition séparée. D'après une version de l'article de la Wikipédia anglaise sur le génome humain de 2012, puisque l'ADN est encodé par quatre bases azotées différentes (adénosine, cytosine, guanine et thymine), chaque base peut être représentée par deux bits, donc les 3.2 milliards de bases azotées de l'ADN peuvent être représentées par environ 800 mégaoctets de données.

En ce qui concerne la vitesse de ce disque dur, regardons les têtes de lecture naturelles de l'ADN, les enzymes. Les enzymes ne font jamais de seules opérations de lecture, elles font de l'écriture simultanément. La transcription de l'ADN en ARN messager (l'étage intermédiaire pour la synthèse de protéines) se fait avec l'ARN polymérase, une enzyme qui traite jusqu'à 80 nucléotides par seconde1, soit 160 bases azotées par seconde, et dans notre modèle 320 octets par seconde. Mais ces enzymes ne sont jamais seules, elles sont présentes en grand nombre.

Pour déterminer la vitesse de lecture maximale, autant s'occuper de la durée de l'interphase, la phase entre chaque mitose où l'ADN prend le temps de se dupliquer avec l'ADN polymérase. On a donc une vitesse de lecture et une vitesse d'écriture. L'ADN polymérase a une vitesse de 750 nucléotides par seconde2, soit 3 kilooctets par seconde, ce qui est déjà un peu mieux, et selon Wikipédia la phase de réplication d'ADN se fait jusqu'à 2000 nucléotides par seconde, soit 8 kilooctets par seconde. On peut donc considérer que le disque a une vitesse de lecture de 8 Ko/s et une vitesse d'écriture de 8 Ko/s.


  1. Jarnail Singh & Richard A Padgett, Rates of in situ transcription and splicing in large human genes, Nature Structural and Molecular Biology, vol. 16, n°11, nov. 2009 ↩︎

  2. McCarthy D., Minner C., Bernstein H., Bernstein C., DNA elongation rates and growing point distributions of wild-type phage T4 and a DNA-delay amber mutant., Journal of Molecular Biology, oct. 1976 ↩︎


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